Ce qu'ont dit les climatologues à l'occasion du lancement du Plan climat, air, énergie, territorial (PCAET) de la Communauté d'agglomérations Paris-Saclay, le 9 novembre à Longjumeau.

Rappel : la définition d'un Plan climat est une obligation inscrite dans la loi pour les communautés d'agglomérations.

Plan Climat Air Energie Territorial, 9 novembre 2017

Étaient annoncés Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, tous deux membres du GIEC.

Jean Jouzel était bien présent.

Valérie Masson-Delmotte, qui soutient explicitement l'Exposition Universelle 2025 sur terres cultivées et seule caution écologique de l'événement, était à Bonn pour la COP23. Elle avait dépêché sa collègue du laboratoire LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement du CEA), la climatologue Nathalie De Noblet.

A Urgence Saclay, nous étions très curieux de savoir si les climatologues confirmeraient leur soutien explicite aux projets en cours sur le Plateau de Saclay, ainsi que Valérie Masson-Delmotte l'a déjà fait publiquement, et comment ils pourraient justifier de toute cette artificialisation des sols en termes scientifiques.

Les deux scientifiques ont rappelé la gravité de la menace du changement climatique et le fait que les mesures à prendre sont de toute façon gagnantes concernant le bien-être des habitants (qualité de l'air, équilibre développements urbains / nature, etc).

Pour Jean Jouzel, la trajectoire actuelle en émissions de gaz à effet de serre n'est pas conforme aux accords de Paris, pris lors de la COP21 en novembre 2015, et ne permettra pas de maintenir sous les 2°C l'accroissement des températures. Un volontarisme nouveau doit donc être trouvé. Jean Jouzel a évoqué la végétation pour réabsorber les excédents de CO2, point que doit nous présenter sa collègue Nathalie de Noblet.

Nathalie de Noblet a présenté les notions d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ce changement. Elle a parlé des terres agricoles qui sont un enjeu très important car, d'une part les rendements agricoles sont menacés et d'autre part, les sols et les écosystèmes ont un potentiel important de séquestration du CO2.

Après ces exposés, il est de plus en plus difficile de comprendre en quoi le bétonnage de 110ha supplémentaires au Plateau de Saclay va aider à « protéger la Planète », thème officiel de la candidature française à l'Exposition universelle 2025.

Ah oui, il y a aussi « partager la connaissance » dans le thème. Madame Masson-Delmotte pense-t-elle qu'en 2025, elle réussira à convaincre les climatosceptiques et autres indécis ?
Mais en attendant, vous reprendrez bien un peu de béton !